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Rencontre du 05-10-2007
Roselyne Bachelot
Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports

Roselyne Bachelot

Elle a présenté les réformes engagées en France en matière de santé face aux enjeux européens.

Synthèse de son intervention

Dans son introduction, Noëlle Lenoir a résumé la personnalité de Mme Bachelot en trois mots : courage, fidélité et humour, soulignant combien cette dernière qualité était nécessaire au quotidien pour les femmes en politique.
La Ministre a présenté les grands dossiers dont elle a la charge, en déclarant que, pour les années à venir, il s’agissait rien moins que de la transformation du pacte social et sanitaire de 1945. Car “les solutions d’hier ne marcheront pas demain”a-t-elle souligné.
Elle a indiqué que son action reposait sur quatre thématiques concernant le niveau des dépenses, la distribution de celles-ci, l’organisation de l’offre de santé et la responsabilité des acteurs. “Les réformes sur ces quatre chapitres doivent avancer au même rythme”.

“Il faut arrêter de ne réformer qu’à la marge”

La Ministre a insisté sur le fait que le niveau de dépenses global devait faire l’objet d’un grand débat de société, rappelant à cet égard que d’autres pays, comme le Japon, font “aussi bien en dépensant moins”. Néanmoins, a rappelé Roselyne Bachelot, nos investissements devront continuer d’augmenter pour faire face aux défis du vieillissement et des nouvelles technologies. Dans la perspective de cette augmentation, elle est convaincue de la nécessité de mieux répartir les dépenses et les prélèvements, “y compris en taxant les stock options”, reprenant ainsi l’idée du président de la Cour des Comptes, Philippe Seguin. Enfin, elle a relévé le manque de réactivité des partis politiques et des médias sur le caractère crucial et prioritaire à ses yeux du dossier sur l’avenir de notre système de santé.

L’autre volet de la réforme consiste en un débat sur la distribution des dépenses. En effet, notre “pacte de 1945 veut que l’on cotise selon ses moyens pour recevoir selon ses besoins”. L’application de ce principe conduit à ce que “60% des dépenses sont faites au bénéfice de seulement 8 millions des assurés”. C’est pour cela que la Ministre a défendu l’idée d’un “bouclier sanitaire” même si cette idée doit, selon elle, faire son chemin sans céder à la précipitation car “sa mise en œuvre est complexe”. Elle a fixé son horizon autour de 2010 en évoquant la nécessité de ne pas y inclure seulement le ticket modérateur “mais aussi les dépassements d’honoraires, les frais dentaires et optiques”. “C’est une idée géniale, mais elle doit être discutée”.

“Je suis le Ministre de la qualité des soins”

Revenant sur les questions très sensibles de la démographie médicale et de la permanence des soins, l’ancienne députée du Maine et Loire, a admis la tension qui existait entre le choix des médecins et les besoins de la population. Égrenant les chiffres sur la désertification médicale dans de nombreux départements, elle a souligné la situation difficile des internes. Ces derniers font partie de la génération du “numerus clausus malthusien, ils en ont bavé et ne veulent pas subir encore de nouvelles contraintes”. Résultat : « 4 millions de patients en France ont du mal à trouver un généraliste ». Elle a rappelé qu’avait été introduit dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008, un article en vue d’un nouvel outil de négociation conventionnelle avec toutes les parties prenantes.

À un spécialiste qui lui faisait remarquer que le nombre d’hôpitaux par habitant en France était très supérieur à la moyenne européenne, Roselyne Bachelot a répondu qu’il fallait surmonter une contradiction qu’elle avait bien connue dans sa circonscription : “les élus et leurs électeurs se battent contre la fermeture d’hôpitaux dans lesquels ils ne vont pas se faire soigner, leur préférant celui du chef-lieu”.

Selon elle, un effort d’explication est nécessaire, non seulement pour assurer une meilleure qualité des soins, mais aussi pour démontrer, chiffres à l’appui, que la reconversion des hôpitaux de proximité pour les moyens et longs séjours ne détruisait pas d’emplois, mais en créait. Elle a aussi évoqué la transformation des agences régionales d’hospitalisation en agences régionales de santé.

Revenant sur les chantiers présidentiels (lutte contre la maladie d’Alzheimer, contre le cancer et développement des soins palliatifs), elle a souligné la nécessité de trouver de nouveaux moyens de financement, notamment à travers les franchises. Les Français, a-t-elle fait remarquer, n’y sont pas opposés pour peu qu’ils connaissent la destination de ces sommes.

Resituant son action dans un cadre européen, l’ancienne élue au Parlement Européen a rappelé que “rien n’est possible sans l’Europe”, ni “la veille sanitaire sur laquelle un Ministre de la Santé n’a pas le droit à l’erreur”,ni la prévention, ni la recherche médicale (directive sur les essais cliniques), ni la compatibilité des systèmes sociaux entre eux - alors que les Européens sont et doivent être de plus en plus mobiles – (directive sur les services de santé), ni bien sûr les questions relatives à leur financement au regard des critères de Maastricht.

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