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Vice-Président de la Commission européenne de 1967 à 1973 et Premier ministre de 1976 à 1981, désigné comme "le meilleur économiste de France", Raymond Barre s’est toujours affiché fervent défenseur de l’idée européenne.

 

Vice-président de la Commission en charge des affaires économiques de 1967 à 1973, Raymond Barre est l’un des premiers à théoriser la monnaie unique européenne dont il trace les contours dans le "Plan Barre" : "Devant la triple crise du franc, du sterling et du dollar, j’avais décidé dès 1968 de proposer des solutions", écrira-t-il.

Né à la Réunion en 1924, agrégé des facultés de droit et de sciences économiques, ce centriste libéral commence à enseigner à l’Université de Caen tout en effectuant des missions d’enseignement à Tunis. Puis, il devient l’un des professeurs emblématiques à l’Institut d’études politique de Paris, où il enseigne devant un auditoire toujours plus nombreux d’étudiants. Raymond Barre a gardé de sa formation d’enseignement une indéfectible indépendance d’esprit, et le sens de la rigueur. Très vite, il manifeste son goût du politique, et rentre en 1959, pour en assurer la direction, au cabinet du ministre de l’Industrie et du commerce, Jean-Marcel Jeanneney. Raymond Barre a surtout marqué son passage à la Commission européenne par la présentation de deux « Plans Barre » en 1969 et 1970 traçant la voie vers la création de l’Union économique et monétaire telle qu’elle sera finalement instituée par le traité de Maastricht en 1992.

D’abord ministre du commerce extérieur du Président de la République française, Valéry Giscard d’Estaing, en 1976, pour en être nommé le Premier ministre au bout seulement de quelques mois, Raymond Barre cumule ces fonctions avec celle de ministre de l’Economie et des Finances. La conjoncture est difficile - les Trente glorieuses sont terminées et la France découvre, après le premier choc pétrolier, le chômage de masse et l’inflation à deux chiffres. Raymond Barre y répond par une politique de rigueur qui permet de limiter l’inflation. Mais l’opinion n’est pas prête aux réformes. Candidat aux élections présidentielles en 1988, bien qu’adhérent à aucun parti, il est devancé par Jacques Chirac. Sept ans plus tard, il devient maire de Lyon avant de laisser en 2001 la ville au socialiste Gérard Colomb.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, n’a pas manqué de lui rendre un hommage appuyé au grand européen : "la conviction, la compétence et expérience européenne de Raymond Barre l’ont toujours amené à concevoir la vie politique nationale en ayant à l’esprit l’idéal, les exigences et les opportunités de l’Europe".

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