En visite officielle en Europe, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, s’est rendue au Parlement européen où elle était invitée par son Président, Hans-Gert Pöttering, à s’exprimer devant des jeunes européens sur le thème : "La nouvelle génération prend la parole". © Photo Parlement européen
En tournée diplomatique en Europe, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, s’est rendue au siège bruxellois du Parlement européen où elle a été reçue par le Président Hans-Gert Pöttering. Devant un public de jeunes européens, elle a voulu souligner le nouvel engagement des États-Unis aux côtés de l’Union européenne.
En tournée diplomatique en Europe, un peu plus d’un mois après son entrée an fonction au sein de l’Administration Obama, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, s’est rendue au siège bruxellois du Parlement européen où elle a été reçue par le Président Hans-Gert Pöttering. Cette visite historique, "la première d’un responsable américain de ce niveau depuis celle de Ronald Reagan en 1985", comme l’a rappelé le Président du Parlement, voulait attester de relations transatlantiques différentes de celles qui se sont développées durant les deux mandats de Georges Bush. Confirmant la venue du Président Obama en Europe début avril 2009 (pour le G20 à Londres, pour le 60ème anniversaire de l’OTAN en France et en Allemagne et enfin à Prague pour un Sommet avec l’UE), Hillary Clinton a déclaré : "L’Europe et les Etats-Unis sont unis par une vision partagée du type d’avenir auquel nous voulons parvenir".
Hans-Gert Pöterring a affirmé en écho, la volonté des Européens de "travailler avec vous sur les principaux défis de notre temps, que cela soit dans la défense de valeurs communes, pour la paix au Proche Orient, le changement climatique, la sécurité énergétique ou la gouvernance économique".
Deux semaines en amont de cette visite, les députés européens de la Commission des Affaires étrangères, présidée par l’ancien ministre des Affaires étrangères polonais Jacek Saryusz-Wolski, se prononçaient à la quasi unanimité (43 pour, 1 contre et 1 abstention) pour l’approfondissement du partenariat stratégique avec les Etats-Unis, considéré comme "le plus important de l’UE". En remplacement de l’agenda transatlantique, datant de 1995 et constituant la base des relations entre les Etats-Unis et l’Union européenne, était proposé une nouvelle architecture institutionnelle reposant notamment sur la création d’un Conseil politique transatlantique, conçu comme "un organe de consultation et de coordination systématique de haut niveau pour la politique étrangère et de sécurité". Son équivalent en matière économique, le Conseil économique transatlantique, crée en 2007 dans le but de favoriser une plus grande intégration économique entre les deux puissances, devrait selon les députés permettre de lever les obstacles à la réalisation d’un marché transatlantique unifié d’ici à 2015.
S’exprimant devant un parterre de jeunes européens sur le thème, "Etats-Unis – Union européenne : La nouvelle génération prend la parole", la secrétaire d’Etat américaine à tout d’abord rendu hommage à l’œuvre de paix et de prospérité accomplie par les bâtisseurs de l’Europe. "L’Europe est perçue comme un miracle", a-t-elle déclaré avant d’ajouter "Et c’est à vous, jeune génération, d’amener l’Union à l’étage supérieur".
Alors que la lutte contre le changement climatique figure parmi les thèmes sur lesquels les Européens attendent des Etats-Unis le plus grand revirement, et à moins d’un an du rendez-vous majeur que constitue la conférence de Copenhague sur le climat, Hillary Clinton a déploré les "erreurs" de G. W Bush sur l’environnement et affirmé avec force : "Notre administration s’engage à 100 % (…), nous allons tout faire pour rattraper le temps perdu".
Avec la crise mondiale en toile de fond, une récession aux effets dévastateurs aux Etats-Unis et – dans une moindre mesure - en Europe, ainsi que la perspective de la réunion du G20 à Londres, lors duquel les grandes puissances devront préciser les voies et moyens d’une réforme/refonte des règles du capitalisme financier, la secrétaire d’Etat en a appelé à une coopération entre les Etats-Unis et l’Union européenne : "Nous nous trouvons à un moment historique, nous n’avons pas le choix, nous devons avancer ensemble".
La Secrétaire d’Etat américaine, de retour du Proche-Orient où elle avait rencontré les principaux protagonistes de la région (Egypte, territoires palestiniens et Israël)a mis en l’accent sur son personnel à œuvrer au règlement du conflit israélo-palestinien, la solution recherchée par l’Administration Obama étant celle de la coexistence de deux Etats, avec la création "inévitable" d’un Etat palestinien . Cette nouvelle implication des Etats-Unis est vivement souhaitée par les Européens et les propos d’Hillary Clinton chaudement accueilli par le Président du Parlement européen, lui aussi très impliqué pour le rétablissement de la paix dans cette région (Lire le compte rendu rencontre du Cercle des européens autour de Hans-Gert Pöttering).
La veille de sa venue au Parlement européen, la Secrétaire d’Etat avait également au siège de l’OTAN à Bruxelles, affirmé le souhait des Etats-Unis de "renouer un véritable dialogue" avec les Alliés au sein de l’OTAN tout en évoquant le souci de Barak Obama d’améliorer les relations des Etats-Unis avec la Russie, alors que les relations OTAN-Russie sont gelées depuis la guerre en Géorgie en août 2008. Répondant à une jeune russe, la Secrétaire d’Etat a toutefois précisé "Je tiens à souligner que notre engagement aux côtés de la Russie ne remet absolument pas en cause notre soutien à des pays comme la Géorgie, les pays baltes ou les Balkans, qui souhaitent devenir indépendants et libres". Suite à la crise du gaz avec l’Ukraine, elle a également dénoncé "l’instrumentalisation de l’énergie comme moyen d’intimidation".