Dernier survivant de l’attentat manqué du 20 juillet 1940 contre Hitler, Philipp Freiherr von Boeselager est décédé le 1er mai 2008. Il était le dernier survivant d’un des épisodes les plus célèbres de la résistance allemande.
Agé de 90 ans, le baron Philipp Freiherr von Boeselager était le dernier survivant du plus célèbre épisode de la résistance allemande à Hitler : l’opération "Walkyrie", dont l’objectif était l’assassinat d’Hitler et le renversement du régime nazi, avait été préparée par des officiers allemands. Certains d’entre eux côtoyaient Hitler, et n’étaient pas rattachés à un mouvement organisé de résistance. Ils agissaient, de manière relativement isolée, pour des raisons éthiques et politiques conscients des considérables dangers qu’ils couraient. La suite a montré que leur courage était effectivement sans limites. Les protagonistes, à l’exception du Baron von Boeselager, une fois le complot déjoué - Hitler ayant miraculeusement échappé à la bombe qui devaient le tuer - sont morts après d’atroces tortures et d’atroces souffrances sur ordre d’Hitler. A moins d’un an de la fin de la guerre et du suicide le 30 mai 1945 du dictateur.
Né en 1917 dans une famille de la vielle aristocratie rhénane, à Burg Heimerzheim (près de Bonn), Philipp von Boeselager est élève du lycée jésuite de Bad Godesberg. Se destinant à des études de droit pour devenir diplomate, c’est finalement l’armée qu’il rejoint. Jeune officier, il entre dans la résistance allemande en 1942. Agé alors de 24 ans, il est en particulier indigné par les exactions du régime nazi commises à l’encontre des Juifs et des Roms.
Aide de camp du maréchal Günther von Kluge à l’état-major du groupe d’armées du Centre, il fait la connaissance du général Henning von Tresckow qui cherche alors à constituer un réseau de militaires pour éliminer Hitler. Philipp et son frère, Georg von Boeselager, rejoignent le général. Philipp von Boeselager participe à un premier projet d’attentat le 13 mars 1943. Aux côtés de huit autres tireurs, dont son frère, il est chargé de viser Hitler et Himmler, mais l’opération est annulée à la dernière minute. Von Boeselager a toujours conservé l’arme par laquelle Hitler aurait dû mourir, "c’était ce jour qu’il fallait tirer". Spécialiste en matière d’explosif, il participa à deux autres tentatives infructueuses, cette même semaine de mars 1943.
Suite à ces échecs, une opération de plus grande envergure fut planifiée pour l’été 1944. Outre l’assassinat de Hitler, l’opération "Walkyrie" visait à renverser le régime du IIIe Reich. Le 20 juillet, tandis que le comte Claus von Stauffenberg était chargé de placer une bombe dans le quartier général du Führer en Prusse-Orientale. Philipp von Boeslager, qui conduisait six escadrons de cavalerie de 1200 hommes vers à Berlin, devait profiter de la confusion générale due à l’explosion pour conduire le putsch. Avant son arrivée à Berlin, un message annonçât à Philipp von Boeslager que l’opération avait échouée et que Hitler avait survécu à l’explosion de la bombe. Boeslager put faire demi tour avec ses troupes et échapper ainsi à la terrible répression qui suivit cet attentat manqué. En effet tandis que la plupart des conjurés furent exécutés, la participation de Boeslager à cet attentat resta inconnue jusqu’à la fin de la guerre.
Dernier survivant du complot du 20 juillet 1940, Philipp Freiherr von Boeselager, retrace cette histoire dans un livre paru en janvier 2008 avec la collaboration de : Florence et Jérôme Fehrenbach : Nous voulions tuer Hitler (Perrin)
Célébré en héros de la résistance allemande, Philipp Freiherr von Boeselager reçut les plus hautes décorations militaires. Le 28 janvier 2004, la ministre déléguée aux Affaires européennes, Noëlle Lenoir, lui remit les insignes d’Officier de la Légion d’honneur.