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Soirée électorale à l'issue des résultats des élections européennes du 4 au 7 juin 2009, avec l'intervention des leaders des principaux partis politiques européens.

 

Du 4 au 7 juin 2009, ce sont près de 375 millions de citoyens européens en âge de voter qui étaient appelés à se rendre aux urnes pour élire les 736 députés européens que comptera cette nouvelle législature du Parlement européen (2009-2014).

Une abstention record

Du 4 au 7 juin 2009, ce sont près de 375 millions de citoyens européens en âge de voter (sur près de 500 millions d’habitants dans l’UE) qui étaient appelés à se rendre aux urnes pour élire les 736 députés européens que comptera cette nouvelle législature du Parlement européen (2009-2014). Le Parlement européen sortant comptait 785 membres. Conformément au Traité de Nice, ce nombre à été ramené à 736. Si le Traité de Lisbonne entrait en vigueur, le Parlement européen compterait 754 membres.

Cette élection 2009 a été marquée par un nouveau taux record d’abstention : 59,6 % (contre 57,2 % en 2004). Depuis 1979, date de la première élection du Parlement européen au suffrage universel, la participation n’a cessé de baisser.

Taux de participation depuis 1979

1979 (UE 9) 62%
1984 (UE 10) 59%
1989 (UE12) 58,4%
1994 (UE12) 56,7%
1999 (UE 15) 49,5%
2004 (UE 25) 45,5%
2009 (UE 27) 43,4%

Taux de participation par pays

Le taux de participation en France est de 40,5%, soit 2,3 points de moins qu’en 2004 et 6,3 points de moins qu’en 1999. En Allemagne la participation est stable par rapport au précédent scrutin avec 43,3%. Parmi les anciens Etats membres (UE 15) c’est le Royaume-Uni qui enregistre le plus faible taux de participation : 34,5 % (contre 38,5% en 2004). Au Luxembourg et en Belgique, où le vote est obligatoire plus de 90% des citoyens se sont rendus aux urnes.

Les pays d’Europe centrale et orientale, qui lors de leurs premières élections européennes s’étaient distingués par une très faible participation, enregistrent en 2009 de meilleurs taux : 40% contre 31,2% en 2004 (moyenne établie sans Malte et Chypre où le vote est obligatoire). Les différences sont toutefois notablement dans cette partie de l’Europe puisqu’on y trouve à la fois la plus forte augmentation du taux de participation par rapport à 2004 : en Estonie avec +17%, mais également la plus forte baisse : en Lituanie avec -27%, deux pays pourtant voisins. C’est enfin en Slovaquie que la participation a été la plus faible de l’Union, avec seulement 19,6% de votants.

Voir le détail des taux de participation par pays depuis 1979 sur le site du Parlement européen.

Les nouveaux équilibres politiques au Parlement

Projection du rapport de force politique en fonction des résultats des élections. La composition définitive du PE ne sera connue que mi-juillet, suite à la constitution officielle des groupes politiques. Source : Parlement européen

Avec la victoire de la droite en Europe, le Groupe PPE reste la première formation au Parlement

Les partis chrétiens-démocrates, conservateurs, ou de centre-droit, qui siègent au Parlement au sein du Groupe Parti populaire européen et des Démocrates européens (PPE-DE) sont les principaux vainqueurs de cette élection. Hormis en Grèce, à Malte, en Slovaquie, en Suède et au Danemark, où les sociaux-démocrates sont arrivés en tête, les partis de droite – qu’ils aient été au pouvoir (comme en Allemagne, en France ou en Italie) où dans l’opposition (comme au Royaume-Uni ou en Espagne) – se sont imposés dans tous les autres pays de l’Union. Bien qu’ayant perdu des sièges en nombre absolu – du fait de l’annonce du retrait des Conservateurs britanniques et des députés tchèques de l’ODS du groupe du PPE ainsi que de la suppression de 49 sièges par rapport à l’assemblée sortante – le PPE-DE restera le principal groupe politique au Parlement avec 263 sièges sur 736. Il conservera une proportion de sièges à peu près similaire par rapport à la précédente législature (36%, selon les projections, contre 36,6%).

A l’issue du vote, le Président du Groupe PPE-DE, le Français Joseph Daul, déclarait : "Le PPE-DE a largement gagné. Nous avons plus de 100 sièges de plus que les socialistes. Cette victoire représente une grande responsabilité pour nous. (…) Le but du PPE-DE pour la prochaine législature est d’assainir le système financier et d’améliorer la sécurité pour tous, sécurité alimentaire comme énergétique."

Groupe socialiste : une perte de sièges en partie compensée par le ralliement des démocrates italiens

Le Groupe du Parti socialiste européen (PSE) est en net recul au sein de la nouvelle assemblée : de 27,6% des sièges il passe à 22% (217 contre 161 élus). Bien que les gouvernements des 27 pays de l’Union soient majoritairement de droite, les partis socialistes et sociaux-démocrates n’ont pas su tirer profit de la crise en tant que force d’opposition. Ils n’ont pas été en mesure de convaincre les citoyens de leur capacité à répondre aux défis économiques et sociaux, nées des dérives du capitalisme financier. Le PSE reste toutefois le second groupe politique en nombre de députés. Il devrait de plus bénéficier du ralliement des 21 députés italiens du Parti démocrate (PD) qui ont annoncé leur départ du groupe ADLE, ce qui porterait le Groupe PSE à 182 membres.

Reconnaissant la défaite du camp socialiste en Europe, le Président du Groupe PSE, Martin Schulz (allemand), déclarait : "C’est une triste soirée pour la social-démocratie européenne. Nous espérions un meilleur résultat. Dans une démocratie, il faut savoir accepter les choix des électeurs", tout en soulignant : "Notre mission reste la même : nous voulons mettre en place un agenda social".

Un Groupe ADLE affaiblit mais qui conserve sa position d’arbitre

Le Groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, composé des membres du Parti européen des Libéraux, démocrates et réformateurs (ELDR) et du Parti Démocrate européen (PDE), perd une vingtaine de sièges. Il devrait représenter 10,9% de la nouvelle l’assemblée contre 12,7% dans la précédemment. Le départ annoncé des membres du Parti démocrate italien du groupe ADLE pour rejoindre le groupe PSE est une des causes de cet affaiblissement. Le Modem français perd quant à lui 4 sièges en envoyant 6 députés au sein du groupe. Parallèlement à cela, la progression des libéraux allemands (Freie Demokratische Partei, FDP) qui gagnent 5 sièges et le maintien de l’influence des libéraux britanniques (Liberal Democrats Party) qui obtiennent 11 sièges, pourraient avoir pour conséquences politiques un déplacement du centre de gravité du groupe vers la droite.

Selon son Président, le Britannique Graham Watson, le score réalisé lors de cette élection signifie avant tout que le groupe libéral "va continuer à représenter un juste milieu entre la gauche et la droite, pour être la force politique qui détermine l’issue de la plupart des votes et pour fournir une solide base pro-européenne au centre de l’assemblée".

Les Verts pèseront davantage dans la nouvelle assemblée

L’une des surprises de cette élection est venue des scores réalisés par les partis écologistes, à l’image de la liste Europe Ecologie conduite en France par le Président du Groupe des Verts, Daniel Cohn-Bendit, qui obtient un résultat très proche de celui du Parti socialiste et totalise 16,3% des votes (soit 14 sièges). En Allemagne, les Verts (Grüne) arrivent en troisième position devant les libéraux, avec 12% des voix (14 sièges). Le Groupe des Verts / Alliance libre européenne passe donc au total de 43 à 51 sièges (5,5 % à 6,9 %) et signe la plus forte progression. Ils formeront ainsi le quatrième groupe politique du Parlement.

A l’issue du vote, Daniel Cohn-Bendit soulignait que : "Le franc succès des Verts à ces élections européennes montrent que les Européens ont accepté la vision de l’Europe de demain proposée par les écologistes".

Les partis eurosceptiques, souverainistes et d’extrême droite ne progressent pas, malgré des percées retentissantes

A l’image de l’échec de Libertas, du nom du parti anti-européen de l’irlandais Declan Ganley, qui présentait des listes en France, en Lettonie, en Pologne ou en République tchèque et qui n’obtient qu’un seul siège (Philipe de Villiers, en France), les formations eurosceptiques ou souverainistes, qui siégeaient dans l’assemblée sortante au sein du groupe Union pour l’Europe des Nations (UEN) ou Indépendance/démocratie (ID), n’ont pas réalisé la percée que certains redoutaient au vu de la campagne et se maintiennent à niveau proche de celui atteint en 2004.

Pris individuellement, certains partis eurosceptiques et surtout d’extrême droite ont en revanche obtenus des succès retentissants qui pourraient être révélateurs d’une lame de fond.

En Autriche, le parti populiste et eurosceptique de Hans-Peter Martin arrive en troisième position (17,7%, soit 3 sièges), suivi du parti d’extrême droite, le FPÖ (2 sièges). A elles deux ces formations totalisent 30,5% soit plus que les conservateurs de l’ÖVP arrivés en tête du scrutin avec 30%.
Aux Pays-Bas, le Parti pour la liberté (PVV) d’extrême-droite de Geert Wilders aux positions très virulentes contre l’Islam, arrive en seconde position avec 17% des voix (4 sièges).

Au Danemark, la Parti du peuple danois obtient 14,8% des voix (2 sièges) et double son score par rapport à 2004.

Dans un contexte de discrédit de la classe politique britannique, lié au scandale des notes de frais de Westminster, le parti anti-européen, UK Independence Party (UKIP), qui demande une sortie du Royaume-Uni de l’UE, arrive en deuxième position avec 16% des voix et obtient 13 sièges. L’effondrement des travaillistes, qui n’obtiennent que 15,3% des voix (soit leur plus mauvais score depuis près de 90 ans) permet par ailleurs à l’extrême droite britannique (British National Party) d’entrer pour la première fois au Parlement européen (6,5% des voix, soit 2 sièges).

Ce phénomène n’épargne pas les pays d’Europe centrale et orientale. En Hongrie, le parti nationaliste et xénophobe, Jobbik, qui pour la première fois présentait des listes aux européennes, arrive en troisième position avec 14,7% des voix (3 sièges). En Bulgarie, c’est le parti d’extrême droite Ataka, anti Rom et anti turc qui fait une percée et arrive en quatrième position avec 12% des voix (2 sièges).

Des recompositions au niveau de l’organisation politique des partis eurosceptiques et d’extrême droite sont à attendre pour la prochaine législature. Les Conservateurs britanniques, les député tchèques de l’ODS et les Polonais du PiS (ces derniers siégeaient au sein du groupe UEN) ont déjà annoncé leur volonté de créer un nouveau groupe "anti-fédéraliste". La myriade de petits partis et leur diversité idéologique rendent en revanche ces alliances dores et déjà compliquées. On se souvient par exemple que le groupe d’extrême droite, Identité-Tradition-Souveraineté (ITS), crée en 2007 et présidé à l’époque par Bruno Gollnish n’avait survécu que 11 mois pour être finalement dissout à cause de querelles internes entre partis. Les nouvelles règles pour la constitution d’un groupe politique au PE vont rendre d’autant plus difficile l’organisation de ces formations. En effet, alors qu’il fallait jusqu’à présent au moins 20 députés issus d’un cinquième des Etats membres pour former un groupe, il faudra à présent 25 députés d’au moins sept Etats membres.

La composition définitive des groupes politiques sera connue le 14 juillet 2009, lors de le session inaugurale du nouveau Parlement européen élu.

Voir l’ensemble des résultats par pays sur le site du Parlement européen

Répartition homme-femme

Selon les résultats encore provisoires, la part des femmes dans le nouveau Parlement européen devrait atteindre 34%. Lors de la législature 2004-2009, celle-ci était de 31%. Les pays nordiques sont traditionnellement les pays qui envoient le plus grand nombre de femmes à Strasbourg. La Finlande compte ainsi 62% de femmes parmi ses élus. Elles sont 56% en Suède. En France, les femmes constituent quant à elles 44% de la délégation. Si la parité homme-femme reste un objectif à atteindre pour le Parlement européen, celui-ci se distingue des parlements nationaux par une bien meilleure représentation des femmes en son sein. Dès 1979, les femmes représentaient 16% des élus européens. Une part qui n’a cessé de croître depuis 30 ans.

Résultats en France

Taux de participation : 43,2%

Résultats par partis politiques

UMP : 27,8% (29 sièges)
PS : 16,48% (14 sièges)
Europe écologie : 16,28% (14 sièges)
Modem : 8,4% (6 sièges)
FN : 6,3% (3 sièges)
Front de Gauche : 6% (4 sièges)
NPA : 4,9% (0 siège)
Libertas (MPF-CPNT) : 4,6% (1 siège)

Liste des 72 députés européens français élus

Ile-de-France

Michel Barnier (UMP)
Jean-Marie Cavada (UMP)
Marielle Gallo (UMP)
Rachida Dati (UMP)
Philippe Juvin (UMP)
Harlem Désir (PS)
Pervenche Bérès (PS)
Daniel Cohn-Bendit (Europe Ecologie)
Eva Joly (Europe Ecologie)
Pascal Canfin (Europe Ecologie)
Karima Delli (Europe Ecologie)
Marielle de Sarnez (Modem)
Patrick Le Hyaric (Front de gauche)

Nord-ouest

Dominique Riquet (UMP)
Jean-Paul Gauzes (UMP)
Pascale Gruny (UMP)
Tokia Saïfi (UMP)
Gilles Pargneaux (PS)
Estelle Grelier (PS)
Hélène Flautre (Europe Ecologie)
Corinne Lepage (Modem)
Jacky Hénin (Front de gauche)

Ouest

Christophe Béchu (UMP)
Alain Cadec (UMP)
Elisabeth Morin-Chartier (UMP)
Bernadette Vergnaud (PS)
Stéphane Le Foll (PS)
Nicole Kiil-Nielsen (Europe Ecologie)
Yannick Jadot (Europe Ecologie)
Sylvie Goulard (Modem)
Philippe de Villiers (Libertas)

Est

Joseph Daul (UMP)
Véronique Mathieu (UMP)
Michèle Striffler (UMP)
Arnaud Danjean (UMP)
Catherine Trautmann (PS)
Liem Hoang-Ngoc (PS)
Sandrine Bélier (Europe Ecologie)
Jean-François Kahn (Modem)

Sud-Ouest

Dominique Baudis (UMP)
Alain Lamassoure (UMP)
Marie-Thérèse Sanchez-Schmidt (UMP)
Christine de Veyrac (UMP)
Kader Arif (PS)
Françoise Castex (PS)
José Bové (Europe Ecologie)
Catherine Grèze (Europe Ecologie)
Robert Rochefort (Modem)
Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche)
Marie-Christine Vergiat (Front de gauche)

Sud-Est

Françoise Grossetête (UMP)
Damien Abad (UMP)
Nora Berra (UMP)
Gaston Franco (UMP)
Mme Dominique Vlasto (UMP)
Vincent Peillon (PS)
Sylvie Guillaume (PS)
Michèle Rivasi (Europe Ecologie)
François Alfonsi (Europe Ecologie)
Malika Benarab-Attou (Europe Ecologie)
Jean-Luc Bennahmias (Modem)

Massif central-Centre

Jean-Pierre Audy (UMP)
Sophie Briard-Auconie (UMP)
Brice Hortefeux (UMP)
Henri Weber (PS)

Jean-Paul Besset (Europe Ecologie)

La présidente Noëlle Lenoir

https://twitter.com/noellelenoir

  • Avocate
  • Membre honoraire du Conseil Constitutionnel
  • Conseiller d’État honoraire
  • Ministre déléguée aux Affaires européennes (2002-2004)
  • Présidente du Cercle des Européens (depuis 2004)
  • Présidente d’honneur-fondatrice (1994) de l’Association des Amis d’Honoré Daumier
  • Présidente du Cercle Droit et débat public (depuis 2019)
  • Membre de l’Académie des Technologies
  • Membre de l’American Law Institute
  • Administrateur de HEC Business School
  • Vice-Présidente d’ICC France
  • Présidente du Comité international de bioéthique de l’UNESCO (1993-1998)
  • Présidente du groupe de conseillers pour l’éthique de la biotechnologie de la Commission européenne (1994-1998)
  • Déontologue de l’Assemblée Nationale (2012-2014)
  • Présidente du Comité d’éthique de Radio-France (2017-2018)
  • Présidente du Comité Éthique et scientifique de Parcoursup (2018-2019)
  • Visiting Professor à la Faculté de droit de Columbia
  • University à New-York (2001-2002)
  • Professeure affiliée à HEC (depuis 2002)
  • Présidente de l’Institut d’Europe d’HEC (depuis 2004)
  • Bâtonnier honoraire de Gray’s Inn à Londres (depuis 1996)
  • Docteur honoris causa de Suffolk University à Boston (USA) et de University College London (Royaume Uni)
  • Honorary Fellow du Hasting Center (USA)

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