José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne et Vladimir Poutine, Présidente de la Fédération de Russie
Le 20ème sommet UE-Russie, s’est tenu à Mafra au Portugal. Aux côtés de la délégation russe conduite par Vladimir Poutine, L’Union européenne était représentée par le Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et le Premier ministre portugais et Président en exercice du Conseil de l’Union européenne, José Socrates.
Contexte
La Constitution russe n’autorisant pas Vladimir Poutine à solliciter un troisième d’affilée, celui-ci devrait quitter le Kremlin en mars prochain, à la suite des élections présidentielles. La question se pose pourtant de savoir si le Président russe désignera un successeur ou bien si, porté par sa popularité, il demandera une révision constitutionnelle afin de solliciter un troisième mandat. Si Vladimir Poutine affirme ne pas vouloir se représenter, il ne cache pas ses intentions de garder le contrôle sur la direction des affaires du pays. La question reste encore de savoir à quel poste ?
L’accord de partenariat et de coopération entre la Russie et l’UE, entré en vigueur en 1997, pour une durée de 10 ans, constitue le cadre institutionnel des relations bilatérales. Ce partenariat établit les bases du dialogue et de la coopération dans de le domaine économique, commercial, énergétique, scientifique, financier, ou encore culturel et social.
Enjeux du sommet
Un des principaux enjeux de ce sommet était le renouvellement de l’accord de partenariat qui arrive à échéance fin 2007. Cependant, la Pologne dresse toujours son veto à un nouvel accord en raison du conflit qui l’oppose à la Russie, suite à l’interdiction par Moscou d’importer de la viande polonaise. L’arrivée d’un nouveau gouvernement en Pologne, soucieux de réchauffer les relations entre les deux pays, à incité M. Poutine à premier geste de conciliation.
Les questions énergétiques étaient également au centre de ce 20ème sommet. Inquiet de sa dépendance à l’égard de la Russie, l’UE souhaite obtenir des garanties de la Russie en matière d’approvisionnement énergétique. 27% de la consommation de pétrole de l’UE et 23% de sa consommation de gaz proviennent en effet de Russie. Les discussions ont notamment porté sur la mise en place d’un nouveau système d’alerte rapide (EWS), dont l’objectif est de prévenir les prochaines crises d’approvisionnement en énergie. Les récentes crises à ce sujet avaient en effet considérablement détérioré les relations entre les pays européens et la Russie.
Pour son dernier sommet en tant que président, Vladimir Poutine a toutefois tenté d’éviter toutes confrontations avec les Européens. Il a ainisi pu montrer un signe d’apaisement, en évoquant la possibilité d’autoriser une mission de l’OSCE à venir observer les élections législatives du 2 décembre 2007.
Quelques mois avant son départ annoncé de la présidence de Russie, ce sommet était également l’occasion pour Vladimir Poutine d’affirmer son ambition de faire entrer son pays à l’OMC. Les négociations d’accession sont en effet ouvertes depuis 2004. Or, si la coopération économique entre l’UE et la Russie doit permettre l’intégration de la Russie au sein de l’économie mondiale, un des obstacles qui bloque cette adhésion réside dans la volonté russe de relever les taxes d’importation sur le bois brut européen. Lors de son dernier sommet le président russe à fait un geste de conciliation sur ce sujet.