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Noëlle Lenoir était sur France Culture lundi 21 mai 2012 à 7h38. Pour cette deuxième chronique, elle revient sur les défis de la défense européenne pour François Hollande.
François Hollande était loin d’être un habitué de la scène internationale. Or voici que le nouveau Président est en état d’immersion une semaine après son installation. Le Sommet de l’OTAN auquel il participe à Chicago, aux côtés des dirigeants des 27 autres Etats de l’Alliance, marquera en effet un tournant.
Non seulement parce que sera débattu le retrait anticipé des forces françaises en Afghanistan, mais également parce que sera posée la question des moyens consentis à l’OTAN par des Etats européens pour la plupart exsangues et sommés de réduire leurs déficits.
Ce n’est pourtant pas le moment de baisser pavillon face aux menaces qui s’amoncèlent : conflits en Afrique et en Asie, course à l’armement nucléaire, terrorisme, piraterie, guerre cybernétique…la protection de nos démocraties ne peut se contenter d’un soft power à l’Européenne.
L’Europe ne peut faire l’impasse de sa défense. C’est bien pourtant ce qu’elle semble faire. Les Européens ne contribuent plus par exemple au budget de l’OTAN qu’à hauteur de 21% alors que les Américains en assument toujours les 2/3.
Faire mieux avec moins. Pourquoi pas si cela oblige les Européens à rationaliser leur politique de défense au niveau de l’OTAN comme de l’Union européenne.
Pour ce qui est de l’OTAN, la réintégration de la France en son sein amorcée par François Mitterrand, poursuivie par Jacques Chirac et parachevée par Nicolas Sarkozy, est une bonne chose. Le maintien de notre position de « non alignement » n’avait plus guère de sens dans le monde de l’après-guerre froide. Au surplus, la France a retrouvé son poids décisionnel avec l’un des deux commandements suprêmes confié à un général français. Reste à mettre en œuvre la mutualisation des capacités militaires qu’appelle de ses vœux le Secrétaire général de l’OTAN.
Pour autant, il serait suicidaire de renoncer à la défense européenne commune telle qu’inscrite en lettres d’or dans le traité de Lisbonne. Déjà en vertu de la clause de défense mutuelle, tout Etat européen attaqué sur son sol bénéficiera de l’assistance automatique des autres. L’extension des possibilités d’intervention militaire de l’UE est également actée. La création de l’Agence européenne de défense chargée d’améliorer l’efficacité des dépenses militaires et de promouvoir la recherche, est consacrée Les Britanniques ne la voient pas d’un bon œil. Tant pis, car cette agence porte en germe la mise en place de programmes communs d’armement, tant il est vrai que bâtir une défense commune avec 27 commanditaires, au lieu d’un seul comme aux Etats-Unis, est une gageure.
L’armée européenne n’est hélas pas pour demain. Soyons donc réalistes. Jouons les complémentarités avec l’OTAN, tout en n’abandonnant pas le renforcement de nos capacités militaires. « Aide toi, le ciel t’aidera », cette maxime s’impose au moment où se réarment les grands émergents comme la Chine, le Brésil, l’Inde et la Russie. Ce qui veut dire que dans l’équilibre entre discipline et croissance, il ne faut certainement pas oublier la défense !
https://twitter.com/noellelenoir
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