Le colloque à l’Assemblée nationale du 6 décembre 2024 dédié à la mémoire de Jacques Barrot dont la brillante carrière comme élu local et départemental, ministre et commissaire européen à plusieurs reprises et in fine membre du Conseil constitutionnel, en présence de ses fidèles et son fils Jean-Noël Barrot est venu à son heure. Une heure où la France revient à ses pires démons et spécialement le Parlement : le conflit systématique, l’outrance et pour l’extrême gauche, le refus violent de respecter les règles démocratiques.
Jacques Barrot a élevé la culture du compromis à son plus haut niveau et, inspiré par sa foi chrétienne, il avait l’intérêt général chevillé au corps. On ne compte plus les réformes qu’il a initié, le lancement de « Galiléo » (le système européen hautement performant de radionavigation), n’étant pas la moindre. Il savait dire « non » et promouvoir ce qui lui paraissait juste quand il le fallait. Comme l’a souligné son compagnon de route, l’ancien ministre Pierre Méhaignerie, il avait les « pieds dans la terre » ; il estimait que la verticalité n’est pas le mode de gouvernement qui convient sauf à infantiliser les Français. C’est pourquoi, comme l’a rappelé, Antonio Vittorino, ancien commissaire européen portugais, la collégialité au sein de la Commission européenne comptait tant pour lui. L’allocution finale de Michel Barnier a couronné ce colloque. Le Premier ministre, après s’être interrogé sur « les traces que ceux qui se sont consacrés au bien commun laissent », a rappelé la nécessité de l’engagement fait d’enthousiasme et d’indignation. Il a souligné que le respect des plus humbles, le refus du sectarisme et le souci du dialogue à tous les niveaux étaient des valeurs communes, avec à l’esprit que la France a et doit avoir une place centrale. Merci à la Fondation Schuman et France Forum pour l’organisation de ce colloque.