Il y a 27 ans que je n'avais pas revu mon ami Éric Meslin qui est actuellement Président directeur général du Conseil des académies canadiennes. Et nous nous sommes revus à Paris.
Alors que les États-Unis avaient décidé pour un temps de se retirer des programmes de l'UNESCO, il avait été désigné comme "observateur" au Comité International de Bioéthique (CIB) de l'UNESCO que je présidais. Grâce à ses hautes compétences et son ouverture d'esprit, son rôle a été capital pour permettre à la Déclaration Universelle sur le génome humain et les droits de l'homme, que ce Comité a élaboré, d'être adopté par consensus à l'UNESCO d'abord, et à l'ONU ensuite en 1998.
Ce texte, qui reste d'actualité, se veut résolument humaniste afin de concilier la science et les droits humains, suivant l'expression fameuse "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Éric et moi avons évoqué cette période de la fin des années 90 ainsi que l'apport formidable du rapporteur du CIB, Harold Edgar (professeur de droit à Columbia Law School) et de mon successeur à la tête du Comité, Ryuishi Ida (professeur de droit international et ancien président d'université au Japon). Ce fut une fantastique époque où les cultures les plus contrastées pouvaient correspondre dans leur diversité et s'enrichir mutuellement en dépit des différences souvent marquées !