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Il a analysé les principes et objectifs de la Stratégie de Lisbonne au regard de la question de la compétitivité européenne.
Philippe Maystadt a ouvert son intervention par une présentation de sa conception de la compétitivité dans la lignée de la stratégie de Lisbonne - seule stratégie valable selon lui pour l’Europe d’aujourd’hui: une compétitivité capable de générer une croissance économique, en assurant un niveau d’emploi élevé, tout en garantissant une grande cohésion sociale et en s’avérant soutenable dans la durée - tout en restant une économie exposée à la concurrence internationale.
Comparativement aux États-Unis, le déficit de compétitivité de l’économie européenne relève, selon Philippe Maystadt, de la combinaison de plusieurs facteurs :
Pour Philippe Maystadt, le sommet de Lisbonne en mars 2000 a marqué un tournant : la croissance - pour la première fois dans le cadre du Conseil européen - était désormais considérée comme un but à poursuivre en soi, et non plus comme la résultante du marché intérieur ou encore de la stabilisation macro-économique par l’Euro – conditions nécessaires mais non suffisantes à la croissance. L’axe majeur de la stratégie de Lisbonne, qui s’est appuyé sur une prise de conscience de la part des États membres et sur une réflexion économique approfondie (les nouvelles théories de la croissance), est de faire passer l’Union d’un modèle de croissance par accumulation et imitation (comme la Chine aujourd’hui), désormais insuffisant pour l’Europe, à un modèle économique fondé sur l’innovation.
Philippe Maystadt a proposé de résumer cette stratégie à cinq nouvelles priorités : la Recherche & Développement ; la diffusion des nouvelles technologies ; la consolidation de marchés plus concurrentiels ; la formation des travailleurs ; l’efficience des secteurs abrités.
Concernant le retard européen en matière de R&D, Philippe Maystadt a tenu à souligner qu’il était dû avant tout à la faiblesse des dépenses de recherche des entreprises – et non pas à celle des investissements publics, qui sont relativement comparables à celles du Japon et des États-Unis.
Plusieurs explications de cette faiblesse des investissements privés européens en R&D ont été avancées :
Concernant les dépenses européennes globales dans l’enseignement supérieur, l’écart avec les États-Unis est encore plus fort que dans le cas de la recherche. La Banque Européenne d’Investissement cherche sur ce point à proposer des solutions : Philippe Maystadt cite à titre d’exemple la mise en place en Italie de prêts de la BEI à taux avantageux destinés aux étudiants s’orientant vers les écoles d’ingénieurs, afin de contrer la tendance à la baisse de la fréquentation des filiales scientifiques. Ce type d’incitation expérimentale fera également l’objet d’un contrat avec le gouvernement Hongrois.
Philippe Maystadt a ensuite évoqué rapidement la nécessité de créer les conditions en Europe pour une plus grande « destruction créatrice » des entreprises européennes ; au même titre, l’ouverture du marché aux nouveaux entrants devrait être améliorée, et c’est l’une des priorités de la DG concurrence. Concernant la situation des secteurs abrités, Phillippe Maystadt a plaidé pour une plus grande prise de conscience, de la part des services publics notamment, de leur importance pour la compétitivité globale de l’Union, dans la mesure où tout en étant protégés, ils restent également fournisseurs de services pour des secteurs exposés, eux, à la concurrence internationale.
Pour conclure, Philippe Maystadt a décrit le rôle qui a été assigné à la BEI dans le cadre de la stratégie de Lisbonne : soutenir et accélérer les projets dans les domaines de la R&D, de l’enseignement supérieur et de la diffusion des nouvelles technologies –par la mise en place, par exemple de plate formes de soutien dans les secteurs de l’édition et au tourisme, dont l’organisation de la production doit être revue avec l’introduction des NTIC. Depuis le sommet de Lisbonne, la BEI n’est donc plus spécialisée uniquement dans les investissements matériels lourds (infrastructures, réseaux transeuropéens) ; elle participe également à l’effort général d’investissement dans l’immatériel.
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