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Noëlle Lenoir salue le travail mené par Mario Monti en Italie à l'occasion de sa chronique "Les Idées claires" sur France Culture ce lundi 16 juillet. Réussira-t-il à faire oublier le berlusconisme avant les élections qui auront lieu dans le pays de Dante en 2013 ?
Parlons de l’Italie, notre grand voisin. Car c’est du sort de ce pays – je n’exagère pas - que dépend à mon avis l’avenir des démocraties européennes, et de l’Europe elle-même, alors que la crise financière joue les prolongations.
Too big to fail ! En effet :
Voilà un Premier ministre, non élu et arrivé au pouvoir sous la contrainte des évènements, avec pour tâche de redresser le pays en lui évitant la banqueroute.
Il faut le reconnaître, en gardant le cap des réformes indispensables, Mario Monti accomplit du mieux possible sa mission au service de son pays : réforme fiscale et surtout, lutte contre l’évasion fiscale (maladie endémique en Italie), réforme des retraites et last but not least : réforme du droit du travail pour mettre fin à l’iniquité qui régnait entre des salariés ultra-protégés et d’autres soumis à la plus grande précarité.
Mais Monti n’est pas arrivé au bout du chemin. Avec une dette de plus de 120% du PNB détenue aux 2/3 par les banques italiennes et la BCE, l’économie reste éminemment fragile. Malgré un solide tissu industriel et des exportations dynamiques, elle n’a plus la cote chez les investisseurs. Quant aux riches Italiens, ils ont transféré leur argent ailleurs.
Seule éclaircie dans ce tableau, après la dégradation de la note de l’Italie par Moody’s il y a quelques jours, le gouvernement a pu emprunter sur les marchés à un taux sensiblement réduit !
Les jeux ne sont donc pas faits. Le soldat Monti peut encore sauver l’Italie et l’Europe, si…- il y a un si – si les partis politiques et l’opinion italienne sont responsables.
Monti ayant confirmé qu’il ne briguerait pas de mandat aux élections prévues pour le printemps 2013, aucune hypothèse n’est à exclure.
Les socio-démocrates, sous la bannière de Luigi Bersani, devraient en principe l’emporter, mais sont-ils convaincus d’être un parti de gouvernement ? Ils laissent en tous cas un espace à Berlusconi qui multiplie les attaques contre son successeur et annonce son éventuel retour aux affaires pour sortir l’Italie de l’eurozone. Un troisième larron pourrait bien le surpasser : l’humoriste et blogueur Beppe Grillo. Tout en se classant à gauche, celui-ci mène un double combat contre l’euro et contre l’immigration. Or venant de remporter la mairie de Parme, son parti est crédité, d’après les sondages, de plus de voix que le parti de Berlusconi.
Les élections italiennes de 2013 nous diront ainsi si les démocraties européennes sont suffisamment fortes pour traverser la crise. Ou si hélas, il faut craindre le pire, c'est-à-dire l’éclatement de l’Europe et le retour des nationalismes dont Stefan Sweig disait qu’ils avaient empoisonné la fleur de la culture et de la civilisation européennes.
https://twitter.com/noellelenoir
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