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Responsables économiques et politiques, élus des Parlements français et européens et dirigeants d’entreprises étaient réunis le 10 septembre, lors d’une conférence de haut niveau au Conseil économique et social, afin de débattre des perspectives économiques de l’Union européenne dans les dix prochaines années.
Face aux conséquences sociales de la crise, aux enjeux environnementaux, à la désindustrialisation et au nécessaire achèvement du marché intérieur, la nouvelle stratégie Europe 2020 est-elle à la hauteur des attentes et de l’ambition de l’Europe ?
La feuille de route proposée par la Commission européenne pour les dix ans à venir, avalisée par le Conseil européen en juin dernier, fixe le cap autour de cinq axes majeurs : la recherche et l’innovation, l’emploi, l’éducation, le changement climatique et l’énergie et enfin la lutte contre la pauvreté.
Europe 2020 comporte des innovations qui traduisent l’évolution de la situation du continent depuis le lancement en l’an 2000 de la stratégie de Lisbonne, une stratégie qui – il faut le reconnaître – n’avait pas été à la hauteur de ses ambitions.
- Tout d’abord, Europe 2020 entend marquer l’ancrage social et environnemental de l’Europe. Elle associe en effet des objectifs de croissance à la lutte contre le changement climatique et aux énergies renouvelables qui doivent préparer l’après-pétrole et à des politiques sociales essentiellement nationales, comme l’emploi, l’éducation et la lutte contre la pauvreté.
- Europe 2020, pour la première fois, prend partie sur le modèle de développement de l’Union européenne en utilisant l’expression chère à la France, mais jusqu’ici taboue au plan européen, de « politique industrielle ». En cela, elle fait écho à l’inquiétude de nos concitoyens face à la désindustrialisation qui sera le thème d’une de nos tables rondes.
- Enfin, l’approche retenue doit être saluée. Europe 2020 s’inscrit certes dans la logique de marché avec l’annonce de l’achèvement du marché intérieur des biens et des services ou de la finance et la construction de marchés intérieurs en matière numérique ou énergétique. Cependant elle les articule avec l’indispensable gouvernance économique sans laquelle l’euro, objet des coups de boutoir d’une certaine presse anglo-américaine, risquerait d’être fragilisé, et notre compétitivité mise à mal. C’est d’ailleurs cette question de la compétitivité de l’Europe qui fait l’objet de notre autre table ronde.
Europe 2020 vient après le choc financier de 2008/2009 dont l’effet de révélateur est aussi marqué que l’a été le choc pétrolier de 1973. La place de l’Europe dans le monde n’est plus aussi assurée aujourd’hui qu’elle l’était voici seulement dix ans. Les pays dits émergents, dont l’économie - mais non les systèmes de protection sociale et environnementale - est largement mature – sont de très sérieux concurrents. La dette souveraine qui s’est accumulée dans la plupart des pays européens limite les marges de croissance des Etats à un moment où les politiques d’investissement seraient pourtant d’un grand secours.
Voici le contexte. Voici les défis d’une Europe aux immenses atouts, et qui ne peut se contenter d’être le marché le plus ouvert au monde. La croissance – qui est l’objectif commun d’Europe 2020 – est à la clé de l’intégration politique d’une Europe- puissance, la seule qui vaille la peine de l’extraordinaire aventure européenne que nous vivons depuis plus d’un demi-siècle.
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