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Dans un dossier spécial de son édition du 4 juin 2009, le magazine La Vie ouvre le débat sur l’Europe politique. Faut-il croire à ce projet et le relancer, ou le mettre un temps entre parenthèses ? Reconnaissant la phase difficile que traverse l’Europe, avec les nombreux désaccords entre États membres et les difficultés de l’Union à s’imposer comme une puissance mondiale, Noëlle Lenoir estime toutefois qu’on ne peut réduire l’Europe à un marché et affirme que l’Europe politique existe.
A la question comment la faire, la réponse de l’ancienne ministre des Affaires européennes est claire : "avec les citoyens".
Article publié dans l’édition du 4 juin 2009 de l’hebdomadaire La Vie
À l’aube des élections européennes, alors qu’on nous annonce un taux d’abstention record, il est de bon ton de s’interroger sur le devenir de l’Europe politique. Nul ne conteste que l’UE n’est pas au mieux de sa forme. Les États membres affichent leurs désaccords sur beaucoup de sujets. L’Europe tarde à s’imposer comme puissance mondiale, que ce soit pour réformer la finance internationale ou pour engager des programmes industriels comme Galileo, le système de navigation par satellite. Les défaillances des partis et responsables politiques nationaux, qui ont manqué à leur devoir d’information et de sensibilisation sur l’Europe, sont manifestes.
Pour autant, arrêtons de nous lamenter. L’Europe politique existe. N’en déplaise aux Britanniques, elle n’est pas seulement un marché. Elle s’intéresse au quotidien des citoyens, à leur sécurité – l’institution du mandat d’arrêt européen en témoigne –, à leur santé et à leur environnement – l’adoption récente du "paquet énergie-climat" est une avancée remarquable –, et à leur emploi, si l’on en juge par les progrès faits dans la reconnaissance mutuelle des diplômes et qualifications. Sur la scène internationale, les politiques européennes étrangères et de défense en sont à leurs balbutiements. Mais les États décident et agissent de plus en plus ensemble, alors que leurs intérêts sont si divergents et leurs histoires, si contrastées. Lorsque les Russes ont envahi la Géorgie en août 2008, il y a eu une réaction commune des 27 ! Enfin, l’euro illustre une Europe politique qui exerce – à travers sa banque centrale indépendante – le pouvoir monétaire souverain.
L’Europe politique n’est cependant pas que celle des projets, celle des "solidarités de fait" qu’appelait de ses vœux Robert Schuman. C’est aussi une démocratie, de plus en plus incarnée par le Parlement européen qui reflète les sensibilités et aspirations des peuples. J’ai confiance. Le traité de Lisbonne devrait faciliter les mécanismes décisionnels entre États, améliorer le fonctionnement de la Commission comme garante de l’intérêt général communautaire, consacrer les compétences de l’Union dans les domaines cruciaux de la justice et de l’immigration, intégrer la Charte des droits fondamentaux et faire du Parlement une assemblée législative aux compétences pleines et entières.
Avec ou sans ce traité, l’Europe vivra dans le cœur des citoyens. Or, ceux-ci sont plus matures que leur classe politique. Je tire deux enseignements de l’Eurobaromètre publié en mai 2009 sur "les Français et la construction européenne". D’une part, mes concitoyens plébiscitent l’Europe politique comme outil de défense des droits de l’homme et de la démocratie. D’autre part, l’enquête montre que l’adhésion à l’Europe politique est la plus forte chez les jeunes et les plus instruits et informés. Ce qui souligne l’importance d’un enseignement conçu dans un cadre européen. La question n’est pas de savoir si l’Europe est politique, mais comment la faire. La réponse est claire : avec les citoyens !
https://twitter.com/noellelenoir
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