Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes, reçoit le "témoin" de la présidence du Conseil de l’Union européenne des mains de Dimitrij Rupel, ministre slovène des Affaires étrangères. © Ministère des Affaires étrangères et européennes.
Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes, reçoit le "témoin" de la présidence du Conseil de l’Union européenne des mains de Dimitrij Rupel, ministre slovène des Affaires étrangères. A 23h, la Tour Eiffel a revêtu les couleurs de l’Europe pour marquer l’ouverture de la présidence française.
Parée d’une lumière bleue et du cercle aux 12 étoiles, la Tour Eiffel s’est mise aux couleurs de l’Europe, le 30 juin 2008, à 23 heures, pour marquer l’ouverture de la Présidence française de l’Union. Lors d’une cérémonie sur le parvis des droits de l’homme, au Trocadéro, Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et européennes, inaugurait cet événement en présence des 26 ambassadeurs des pays de l’Union et de son homologue, Dimitrij Rupel, dont le pays a présidé le Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2008. Cette présidence slovène symbolisait une étape importante de la construction européenne, puisque pour la première fois depuis l’élargissement de 2004, un pays d’Europe centrale et orientale prenait les rênes de l’Union européenne. A l’issue de ces six mois Bernard Kouchner a rendu un hommage appuyé à l’action du ministre des Affaires étrangères slovène, en poste depuis 2000 : "Ton mérite essentiel est d’avoir mis fin, par la preuve, à cette division artificielle entre les soi-disant "nouveaux Etats membres" et anciens Etats membres. Tu es le premier "nouvel Etat membre" à présider le Conseil de l’Union et tu l’as fait avec succès pendant six mois dans un souci d’équilibre et d’efficacité. Après toi, il n’y a plus de nouveaux ou d’anciens Etats membres, tu as déjà six mois d’expérience, ma présidence est encore à venir et aujourd’hui, je me sens plus "nouveau" que toi !".
Nommé ministre des Affaires étrangères du gouvernement de François Fillon, en mai 2007, Bernard Kouchner tiendra un rôle de premier plan dans le cadre de la présidence française. Il présidera le Conseil "Affaires générales et relations extérieures" réunissant chaque mois les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. De par sa double fonction, cette formation du Conseil occupe en effet une place centrale. D’une part elle coordonne la préparation et le suivi des réunions du Conseil européen ainsi que le travail des autres formations du Conseil de l’Union dans les domaines politiques. D’autre part , elle est chargée de l’action extérieure de l’Union, y compris la politique étrangère et de sécurité commune, la politique européenne de sécurité et de défense, le commerce extérieur et la coopération au développement. Le Secrétaire général, qui est à la fois Haut représentant pour la PESC participe aux sessions du Conseil "Affaires générales et relations extérieures" et joue un rôle majeur dans la formulation, l’élaboration et la mise en œuvre de la PESC.
S’étant donné pour mot d’ordre "une Europe qui agit pour répondre aux défis d’aujourd’hui", la France a défini un programme dont les quatre priorités fortes sont : l’énergie et le climat, les questions migratoires, la politique agricole commune, et la relance de la politique européenne de sécurité et de défense. Les orientations présentées dans ce document s’inscrivent dans la continuité des travaux conduits par la présidence slovène ainsi que dans le cadre du programme de 18 mois établi avec la République tchèque et la Suède, les deux autres partenaires qui, au sein du "trio présidentiel",succèderont à la France à la tête de l’Union en 2009.
Epaulé par son secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, ainsi que par les autres ministres français devant présider le Conseil dans leurs domaines de compétence, Bernard Kouchner aura la responsabilité de mettre en œuvre le programme de travail de la présidence française en matière de relations extérieures concernant notamment : la situation du Zimbabwe, la guerre en Somalie, l’opération EUFOR-Tchad-RCA, les relations UE/Balkans occidentaux, la situation au Kosovo après la proclamation d’indépendance de cette portion de la Serbie, en particulier l’envoi de la mission EULEX au Kosovo, les négociations avec la Serbie en vue de son adhésion. Autant de terrains que Bernard Kouchner considèrent comme lui étant familier, depuis que médecin, ancien administrateur civil et haut représentant de l’ONU pour le Kosovo et surtout ancien ministre de l’Action humanitaire (voir son cv), il a parcouru ces régions du monde.