Le Cercle des Européens...
Pour une Europe réunie...
A la veille de la présidence française de l’Union, il a souligné les quatre lignes forces de la politique européenne de la France.
Synthèse de son intervention
En présence d’un public nombreux formé d’ambassadeurs des pays européens et nord-américains et de personnalités du monde économique, judiciaire, administratif et politique, Claude Guéant, Secrétaire général de l’Elysée, a réservé l’une de ses premières prises de paroles publiques au Cercle des Européens.
Il a souligné les quatre lignes forces de la politique européenne du Président de la République en précisant que celle-ci se fondait sur la conviction, le pragmatisme, l’ouverture aux nouveaux Etats membres et une ambition pour l’Europe du XXIème siècle.
Concernant le registre des convictions, Claude Guéant a voulu d’emblée rappelé l’engagement ancien de Nicolas Sarkozy en faveur d’une plus grande intégration européenne, son action lors de la campagne référendaire sur la Constitution européenne, dont il avait envisagé l’échec, ainsi que sa déception après le « non » français. « La France a été mauvaise élève, il faut qu’elle soit bonne élève » a-t-il déclaré.
Il a souligné le volontarisme du Président l’ayant conduit à œuvrer avec détermination pour l’adoption d’un nouveau traité simplifié, en convaincant de concert avec la Chancelière Angela Merkel les récalcitrants. L’accord intervenu le 19 octobre au Sommet informel de Lisbonne marque l’aboutissement de cette action. « La France est de retour en Europe » se plaisait à dire le candidat Sarkozy. Aujourd’hui, le Président souhaite que le Parlement français soit l’un des premiers à ratifier le texte, fin décembre, après la signature du traité prévue pour le 13.
Claude Guéant a rappelé les principales avancées de ce texte : une présidence stable, un Haut Représentant pour les Affaires étrangères, une extension des matières soumises au vote à la majorité qualifiée et un rôle renforcé pour le Parlement européen. Répondant à une question, il a fait observer que les éléments de contexte peuvent toujours perturber un vote référendaire, Nicolas Sarkozy a annoncé dès la campagne qu’il choisirait la voie parlementaire, car “un second ‘non’ serait un coup fatal au projet européen”.
Soulignant l’approche pragmatique du Président de la République, il a indiqué que les citoyens devaient, pour adhérer au projet européen, avoir le sentiment d’une utilité de l’Europe dans la résolution de leurs problèmes quotidiens. “L’Europe ne doit plus être le bouc émissaire” mais elle doit pouvoir décliner son action en mesures concrètes : adaptation des règles de la concurrence, « small business act » à l’européenne ou TVA réduite sur les biens ou services de proximité (logements, restauration).
Il a indiqué que l’affaire Alstom avait marqué le Président de la République qui, alors ministre des Finances, avait du convaincre la Commission du bien-fondé des aides de l’Etat pour le sauvetage de l’entreprise. Or ce sauvetage a été pleinement réussi. « Ce n’est pas avec gaîté de cœur qu’on voit s’effondrer une grande entreprise » a-t-il souligné.
Il a évoqué les grands domaines d’action dans lesquels l’Europe doit apparaître plus protectrice comme le développement durable, la lutte contre le dumping social et environnemental ou la maîtrise de l’immigration. Nicolas Sarkozy est également sensible à l’idée d’une forme de « préférence communautaire » différente certes de celle qui existait en matière agricole, mais qu’il faut repenser. Une autre dimension du pragmatisme présidentiel est d’insister sur le caractère indispensable du dialogue des Etats avec la BCE, « ce qui ne remet pas en cause son indépendance”.
En réponse à une question sur les déficits publics en France, il a précisé que le gouvernement tiendrait ses engagements. A propos d’une remarque sur le budget communautaire, il a indiqué que le gouvernement français ne chercherait pas à ce que la pression fiscale augmente.
Autre dimension de l’action européenne, “Nicolas Sarkozy est un Européen qui assume toute l’Europe”. Claude Guéant a rappelé que le Président voulait que Paris travaille en collaboration beaucoup plus étroite avec la Commission européenne et le Parlement. Il a rappelé la centralité de l’axe franco-allemand. “Mais ce couple n’est pas exclusif, et le Royaume Uni doit aussi être partie à la marche de l’Europe, notamment en matière de défense”. Le Président accorde aussi une importance majeure au renforcement des liens de la France avec les nouveaux Etats membres entrés dans l’UE après 2004. “Ce sont des partenaires stratégiques” Et l’élargissement est une “chance historique”.
Deux grandes priorités d’avenir ont été évoquées, notamment la création d’un « comité des sages » pour réfléchir non seulement à la question des frontières, mais aussi pour “réactualiser le rêve européen”. Il serait composé de dix à douze membres, politiques et intellectuels qui ne représenteraient pas leur pays et réfléchiraient donc en toute indépendance.
L’autre chantier à venir est évidemment la présidence française de l’Union européenne, au second semestre 2008. Ses priorités seront la mise en place des institutions décidées par le nouveau traité, le pilotage de la réforme programmée de la Politique Agricole Commune, faire avancer le dossier de la défense européenne ainsi que mettre à l’agenda les questions énergétiques et de développement durable.
Concernant les projets d’envergure de la Présidence française, le projet d’Union méditerranéenne a largement occupé les débats. Ces questions ont permis à Claude Guéant de souligner que ce projet était en “phase exploratoire”, notamment concernant le nombre de ses participants. Il a mis en avant l’apport d’une forte institutionnalisation et de l’objectif final d’une Union s’inspirant, toutes proportions gardées, de l’Union européenne. « Il y a là un espace de solidarité », et beaucoup reste à faire en faveur de la paix, pour régler les problèmes environnementaux, les questions d’alimentation ou encore la santé et la culture. En réponse à des questions sur la différence entre ce projet et le processus de Barcelone, y inclus l’assemblée méditerranéenne, il a indiqué : “Si ces formes de coopérations n’ont pas véritablement marché, cela ne veut pas dire qu’il faut s’arrêter là” en concluant : “il faut une ambition, un rêve !”
Le Cercle des Européens...
Pour une Europe réunie...
Copyright © 2021-2024 Cercle des Européens | Tous droits réservés | Mentions légales | Politique de confidentialité | Réalisation inPhobulle