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Pour une Europe réunie...
J’ai été auditionnée la semaine dernière par les deux députés chargés d’un rapport sur « La Refondation de l’Europe », Sébastien Nadot (LREM) et Didier Quentin (LR). Cet intéressant échange a été pour moi l’occasion de m’interroger sur le rôle des élus – nationaux et européens – dans la construction européenne.
Alors que le Président de la République a fait de la relance de l’Europe l’un de ses slogans de campagne et que cette relance reste au cœur de son programme, il est clair que rien ne peut se faire sans le relais des élus de terrain, qu’ils soient députés et sénateurs, ou élus locaux. Je pense surtout aux maires. Leur vocation est de se faire les porte-paroles d’une Europe encore méconnue dans un pays qui en est pourtant l’un des deux principaux fondateurs, avec l’Allemagne. La situation de la France est à cet égard anormale. Si notre pays veut retrouver son rang de pays fondateur, il n’est pas trop tôt pour mobiliser les responsables politiques, dont chacun doit être conscients qu’il représente la France dans l’hexagone, mais également dans l’Europe et dans le monde.
Lorsque j’étais maire de ma petite commune du Val d’Oise, Valmondois, je ne manquais jamais dans mes discours de me référer à l’Europe qui nous a apporté la paix. Aujourd’hui, l’Europe parvient tant bien que mal (mais jusqu’à quand ?) à cantonner la montée du populisme et du nationalisme. Pour éviter que ceux-ci ne triomphent, il est temps que l’Europe défende nos valeurs et notre art de vivre et s’attelle donc avant tout à combattre l’islamisme et la violence intolérable qu’il génère. Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, lui, est entré dans l’histoire comme le héros qu’il est, incarnant définitivement le bien face au mal, la civilisation contre sa négation.
L’Europe a vaincu la guerre ; elle parviendra à bout de ce fléau, j’en suis convaincue. Si elle ne le fait pas, succombant à la faiblesse ou à l’aveuglement, j’en suis certaine également, elle disparaîtra.
Les Parlements nationaux ne doivent pas laisser les gouvernements seuls impliqués. C’est à eux d’agir par leurs débats et en adoptant des lois de nature à nous permettre de faire face à la situation d’urgence à laquelle nous sommes confrontés. C’est à eux d’encourager les responsables européens à renforcer la coopération policière et judiciaire et à mener ensemble une politique migratoire responsable et solidaire.
Quant au Parlement européen, au lieu de privilégier les débats ultra-techniques qui n’intéressent que les groupes d’intérêt qui les suscitent, il devrait s’adresser au citoyen en répondant à ses inquiétudes et à son désarroi. Cela sera difficile, cela peut être hasardeux. Pour autant, il est temps de lancer un vaste chantier européen de droit pénal pour lutter contre une criminalité qui appelle une réponse de tous les Européens unis .
La légitimité électorale ne suffit pas. Les élus européens doivent s’emparer des sujets qui préoccupent leurs concitoyens – donc en premier lieu leur sécurité – à défaut de quoi le taux d’abstention aux élections de mai 2019 continuera d’être abyssal, au point de remettre en cause une institution conçue pour être et pour rester le symbole même de la démocratie européenne.
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