Docteur en droit et ancien élève de l’ENA, Jean François Deniau devient inspecteur des finances avant de se tourner vers la diplomatie. Au poste de secrétaire général permanent de la délégation française à Bruxelles, il contribue à la rédaction du traité de Rome. Il l’explique dans ses Mémoires de 7 vies.

Jean François Deniau est issu d’une famille de viticulteurs établie en Sologne depuis plus de quatre siècles. Docteur en droit et ancien élève de l’ENA, il devient inspecteur des finances avant de se tourner vers la diplomatie. En 1956, il est secrétaire général permanent de la délégation française à Bruxelles. C’est à ce titre qu’il contribue à la rédaction du traité de Rome. Il l’explique dans ses Mémoires de 7 vies.

« Huit jours avant la signature [du traité de Rome], quelqu’un s’aperçoit qu’on a oublié le préambule du traité officiellement appelé Communauté économique européenne ! Je suis chargé de l’écrire (...) Le plus surprenant est que ce texte, écrit au fil de la plume, très littéraire et pas du tout juridique, sera utilisé dans les interprétations les plus fondamentales de la Cour européenne (...) Les gouvernements ne sont pas cités. Mais, trois fois, revient le mot peuples ! Et dans un traité économique, apparaissent les mots de liberté et de paix. Et le mot emploi. Et le mot idéal. Aujourd’hui, après quarante ans, je n’ai pas une ligne à changer. » (éditions Plon, 1997, tome 2, PP. 156-157)

De 1958 à 1963, à la Commission européenne, il est directeur général chargé des négociations avec l’Angleterre, puis commissaire chargé des négociations avec les pays d’Afrique qui aboutiront aux Accords de Lomé. Nommé ambassadeur de France en Mauritanie en 1963, il revient à Bruxelles quatre ans plus tard comme membre de la Commission des Communautés européennes pour s’occuper des négociations d’adhésion de la Grande-Bretagne, de l’Irlande, du Danemark et de l’aide aux pays en voie de développement.

Sa carrière politique commence véritablement en France en 1973, quand il devient secrétaire d’Etat chargé de la Coopération dans le gouvernement de Pierre Messmer. Tout à tour, il obtiendra les portefeuilles de l’agriculture, du secrétariat d’Etat des affaires étrangères, du commerce extérieur et enfin de la réforme administrative. Il est en outre élu député européen entre 1979 et 1986 et siègera plusieurs fois à l’Assemblée nationale jusqu’en 1997.

Ses autres activités sont très variées. En 1982, il crée à Strasbourg le prix Sakharov pour la « liberté de l’esprit ». Il est élu à l’Académie française en 1992. Trois ans plus tard, après un triple pontage et âgé de 67 ans, il effectue une traversée de l’Atlantique à la voile. En 2004, il interprète le rôle du Président de la République dans le film de Frédéric Auburtin, San-Antonio d’après les ouvrages de Frédéric Dard.