Après avoir chaussé ses bottes, Sicco Mansholt, vice-président de la Commission de la CEE, pose dans un champ. Chargé de l’agriculture, il est considéré comme le père de la PAC et celui qui a permis d’en atténuer certains défauts au prix de quelques sacrifices.
La PAC, née avec le traité de Rome en 1957, est l’un des fondements de la construction européenne. En 1958, Sicco Mansholt, ancien ministre néerlandais de l’agriculture, est désigné au sein de la Commission européenne pour gérer les questions agricoles. Le fait qu’il soit à la fois Commissaire et vice-Président de la Commission témoigne de l’importance accordée à ce domaine. La PAC constitue en effet un test pour la Commission dans sa capacité à organiser une politique commune.
Mais Mansholt doit faire face à des résistances nationales. Ainsi le général de Gaulle, en 1965, trouve inacceptable de faire adopter à la majorité qualifiée les décisions sur le financement de la PAC (« crise de la chaise vide »). En 1968, Mansholt est confronté à un autre écueil, la surproduction de lait et de viande bovine, qu’il avait su anticiper en alertant les Etats membres, mais en vain. La CEE doit elle-même acheter les produits en excédent, les stocker ou les transformer pour l’aide humanitaire.
Un plan Mansholt est donc mis en œuvre en 1972 pour contrôler la production à travers la modernisation des structures agricoles. Mansholt encourage à fermer les exploitations les moins viables : une tâche ardue mais rendue un peu plus facile par l’exode rural et les départs en préretraite de nombreux agriculteurs. C’est à ce prix que la PAC a pu être sauvée.